En Inde, de simples abeilles contribuent à l’émancipation des femmes
Saviez-vous que la croissance de nombreuses plantes dépend des abeilles ? La plupart des fruits, légumes, légumineuses et oléagineux sont fortement tributaires des abeilles pour la pollinisation des plantes à partir desquelles ils poussent. Les abeilles sont parmi les premiers pollinisateurs et jouent un rôle crucial dans la croissance de la rentabilité agricole.
Bien que l'agriculture fasse vivre plus de la moitié de la population indienne, le prix payé aux agriculteurs pour leurs produits ne représente souvent que 25 % du prix de vente final. 86 % des agriculteurs indiens pratiquent une agriculture de subsistance grâce à la pluie et sur moins de deux hectares de terre. Cette situation fait qu'il est difficile pour de nombreuses familles d'agriculteurs de joindre les deux bouts.
L’apiculture favorise le rendement des cultures
Depuis 2019, nous soutenons Under The Mango Tree Society (UTMT Society) par le biais de Stop Hunger. UTMT Society est une organisation à but non lucratif implantée en Inde et Stop Hunger est un réseau mondial à but non lucratif qui lutte contre la faim et que nous soutenons. UTMT Society propose des formations en apiculture aux agriculteurs dans le respect de l'environnement et de manière durable et elle s'efforce de soutenir les agricultrices de différents villages en Inde, autour du Maharashtra et du Gujarat.
Les agricultrices sont contactées par l'UTMT Society et reçoivent une ruche gratuite si elles acceptent de suivre un programme de formation. Les connaissances pratiques et la formation sont importantes pour garantir la bonne santé des ruches. Le programme de formation peut durer jusqu'à trois ans, avec des sessions hebdomadaires la première année et mensuelles les deux années suivantes.
L'apiculture peut améliorer les rendements agricoles de 30 à 60%, les récoltes excédentaires peuvent se traduire par une meilleure sécurité alimentaire pour le ménage ainsi que par des revenus en espèces provenant de la vente des récoltes. Après un an, un revenu supplémentaire peut être créé par la vente de miel et de cire d'abeille.
Améliorer les revenus des populations rurales grâce à la diversification
Le projet des ruches a également créé une nouvelle opportunité commerciale pour d'autres femmes dans les villages. Les femmes qui n'ont pas de terre ont la possibilité de devenir des formatrices en apiculture et de se déplacer dans les villages voisins pour partager leurs connaissances.
Pour compenser l'impact négatif de la pandémie de la Covid, les familles ont également reçu des sachets de graines, ce qui leur permet de planter des potagers et d'avoir un meilleur accès aux légumes tout au long de l'année.
Jusqu'à présent, 897 agriculteurs, dont 490 femmes, se sont inscrits au programme de formation dans 22 villages. 37 femmes ont été formées comme formatrices et un centre de ressources apicoles a été créé pour les réunions et les sessions de formation.
Les abeilles peuvent augmenter le rendement des cultures de 50%
Manjulaben, une habitante du village de Murdad, au Gujarat, est une des femmes qui a bénéficié du programme des ruches. Manjulaben et sa famille cultivent du millet, du riz, des légumineuses, des légumes, des arachides, des mangues et des noix de cajou sur les 4 acres de terre qu'ils possèdent. Ils vendent tout produit excédentaire pour gagner 30 000 roupies par an. C'est par curiosité qu'ils ont décidé de participer au programme de formation à l'apiculture.
Après un an à entretenir ses ruches dans son verger de manguiers, la production annuelle de mangues a augmenté de 50 %, procurant à la famille un revenu supplémentaire de 12 000 roupies provenant de la vente des mangues.
Manjulaben a également pu extraire 5,5 kg de miel de ses ruches et en a vendu 4 kg pour 1 600 roupies. Elle a pu utiliser ce revenu supplémentaire pour acheter des graines. Manjulaben a été choisie comme formatrice pour le village de Mudad. Elle pourra former d'autres femmes de son village à l'apiculture, et elle est fière du respect que lui inspire ce rôle.
Avec l'aide de ces modestes abeilles, de nombreuses autres familles pourront également être aidées.
Pourquoi cet intérêt pour l’émancipation des femmes ?
Stop Hunger a pour priorité de donner aux femmes les moyens d'agir, car il est prouvé que les femmes sont les plus efficaces pour éliminer la faim dans les communautés qui en ont le plus besoin.
Les chiffres sont sans équivoque : en offrant aux femmes une meilleure éducation, une meilleure formation, de meilleurs moyens de production et de meilleures ressources financières, on maximise la possibilité d'éradiquer la faim dans le monde.
Le saviez-vous ?
- Pas moins de 150 millions de personnes de plus pourraient être nourries si les femmes avaient accès aux mêmes ressources que les hommes. Les femmes constituent la moitié de la main-d'œuvre agricole dans les pays en développement. Si les femmes avaient le même accès que les hommes aux ressources nécessaires à la production, elles pourraient augmenter la production de leur exploitation de 20 à 30%.
- En moyenne, lorsque les femmes gèrent le budget du ménage, elles consacrent jusqu'à 90 % de celui-ci à l'alimentation, aux soins de santé et à l'éducation de leur famille, contre seulement 30 % pour les hommes. Un enfant a 20% de chances de plus de survivre si c’est la femme qui contrôle le budget familial.
- Dans de trop nombreux pays, les femmes quittent l'école très jeune. Or, les statistiques montrent que deux années supplémentaires à l’école suffisent pour augmenter les salaires de près de 25 %.
Malgré les progrès réalisés à ce jour, les femmes représentent 50 % de la population mondiale et 40 % de la main-d'œuvre mondiale, et pourtant, elles ne possèdent que 1% de la richesse mondiale.
La route promet d’être encore longue.
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