Découvrir mon métier a nourri mon envie d’avancer
D’Afghanistan à la France : Le bonheur à Paris grâce à la restauration
J'ai grandi en Afghanistan. Tout en suivant mes cours au lycée, je travaillais avec mon père, qui fabriquait, vendait et distribuait des meubles dans les provinces environnantes. Après avoir obtenu mon baccalauréat, j'ai travaillé dans un hôtel international à Kaboul (Afghanistan). J'ai adoré ce travail et il m'a vraiment donné envie d'apprendre d'autres langues.
J'avais 16 ans quand mon père est décédé. En tant que fils aîné, j'ai hérité de l'entreprise familiale et je me suis occupé de mes 3 frères et de mes 2 sœurs. J'ai continué de fabriquer de magnifiques meubles, mais j'ai aussi dû rapidement développer mes compétences en vente, me familiariser avec le service-clients et la notion de responsabilité.
Tout quitter, une question de survie
À 18 ans, ma mère a commencé à s'inquiéter pour moi du fait des tensions avec les talibans et du conflit en cours dans le pays. Elle avait peur pour ma vie et m'encourageait à quitter mon pays et à commencer une nouvelle vie ailleurs. J'étais totalement terrifié à l'idée de quitter ma famille, mais je savais que je n'avais pas le choix et que je devais partir si je voulais rester en sécurité, et en vie.
En 2017, j'ai quitté ma ville natale avec d'autres réfugiés originaires d'autres pays, mais également d'Afghanistan. Personne ne se connaissait, mais nous étions ensemble, unis dans la même galère.
Au départ, je ne savais pas où aller et ce n'est que pendant le voyage que j'ai décidé d’aller en France.
En quittant l'Afghanistan, je suis passé par le Pakistan pour ensuite traverser l'Iran, la Turquie, la Bulgarie, la Serbie, l'Autriche et enfin l'Italie. J'ai essayé plus de 15 fois de rejoindre la France en train depuis l'Italie, mais j'ai été arrêté par la police et renvoyé à Vintimille. J'ai finalement pris la décision de marcher pour passer en France. Ce fut plus compliqué que je ne l'avais imaginé. Avec seulement 25 euros en poche, j'ai décidé de rejoindre un groupe de personnes que j'avais rencontrées en Italie, et ensemble, nous avons traversé Menton à pied. C'était l'hiver et les nuits ont été très froides, mais finalement, un an après mon départ du pays, j'ai réussi à arriver à Nice, en France.
J'ai eu la chance qu'une personne du groupe décide de m'aider à poursuivre mon voyage. Il m'a donné de l'argent pour que je puisse prendre un train pour Paris, où j'espérais pouvoir rester.
Lorsque je suis arrivé à Paris, je n'ai pas trouvé de travail aussi rapidement que je l'avais espéré. J'ai vécu dans la rue pendant 2 mois sans savoir comment chercher de l'aide, jusqu'à ce que des personnes m’abordent et me conseillent de demander l'asile. J'ai contacté l'association « France terre d'asile » qui m'a aidé à obtenir un rendez-vous à la préfecture mais, en attendant que mes papiers soient examinés, j'ai dû retourner dans la rue. Heureusement, un mois plus tard, des policiers m'ont emmené dans un camp de réfugiés où j'ai passé environ 8 mois. J'ai ensuite déménagé deux fois entre différents centres de réfugiés jusqu'à ce que je trouve mon logement actuel.
Trouver du travail et préparer mon avenir
Une fois mes papiers en règle, j'ai décidé de suivre une formation de 6 mois et j'ai réussi à trouver un stage pour préparer un diplôme professionnel en restauration. J'ai également décidé de me mettre au français, notamment en parlant aux gens dans la rue et en utilisant des tutoriels sur YouTube. Je parle maintenant cinq langues : l'anglais, le français, l'allemand, le persan et ma langue maternelle, le pachto.
En cherchant un emploi de serveur, j'ai participé à un forum de l'emploi où j'ai rencontré un recruteur de Sodexo. Je lui ai fait une bonne impression et j'ai pu lui transmettre mon CV et obtenir un entretien qui s'est très bien passé.
J'ai rejoint Sodexo en octobre 2019, juste avant la crise de la Covid-19.
Je fais partie des "coureurs" sur les Bateaux Parisiens à Paris. Je seconde tous les serveurs en apportant les assiettes et les plats aux invités et depuis les cuisines.
J'aime beaucoup mon travail. Il est parfois incroyablement épuisant, surtout quand on sert jusqu'à 400 invités, mais je fais toujours de mon mieux pour soutenir tous les membres de l'équipe. J'aime travailler avec des personnes d’ horizons divers, de cultures et de langues différentes. Je trouve cela très enrichissant. Mon équipe est très gentille, elle me soutient et m'aide à améliorer mon français. Les Bateaux ont désormais rouvert 3 jours par semaine après la fermeture temporaire due à la Covid-19 et c'est vraiment merveilleux de retrouver mes collègues.
Je suis fier de travailler pour Sodexo depuis presque 2 ans maintenant. Sodexo m'a soutenu et encouragé, m'a donné confiance et m'a montré que je pouvais accomplir de belles choses. Plus tard, j'aimerais évoluer et devenir chef de rang.
Une fois par semaine, j'aime partager mes aventures avec ma famille restée en Afghanistan. Ils sont tous très heureux de me voir réussir dans ma nouvelle vie, surtout ma mère. J'aime beaucoup vivre en France, et je rêve qu'un jour ils viennent tous me rejoindre.
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Cet article a été écrit par Inamullah Durani, coureur de cuisine pour Sodexo France
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